« Colette m’a accompagnée dans la vie et ses mots ont toujours été des pépites de lecture. Je n’ai pas découvert cette grande écrivaine avec les « Claudine » mais avec La Maison de Claudine , un chef d’œuvre d’écriture. Pour moi le plus beau de ses textes. C’est sans doute parce que je partage avec elle une enfance poyaudine, même si pour moi elle est d’adoption, lorsque mes grands-parents ont acheté une maison dans le nord de la Puisaye. Quand je lis les souvenirs de Colette sur les chemins forestiers de Saint-Sauveur je retrouve ce parfum de jouvence à la fois nostalgique et si poétique. Ses lignes sont d’une grâce et d’une pureté qui rendent la nature si présente ; elle respire… Ensuite d’autres livres ont jalonné ma vie, très différents : Gigi, L’Envers du Music-Hall, Dialogues de bêtes, Les Heures longues, Le Pur et l’Impur, mais surtout Les Vrilles de la vigne ou La Naissance du jour, autre texte majeur, et bien sûr Sido, ce bel hommage à sa mère. De ma fenêtre, L’Étoile Vesper et Le Fanal bleu sont aussi très émouvants. Son regard sur la femme et le monde est tour à tour vif ou tendre mais toujours juste et sans concession. Quand je lis Colette je me sens libre et forte à travers sa volonté d’émancipation mais je crois que ce qui me touche le plus, c’est cette proximité, cette complicité avec la nature et les bêtes qui ont toujours fait partie de ma vie. Se promener sur les sentiers de la Maison de Claudine ou reprendre l’Herbier et sentir le parfum des fleurs et la fragilité de leurs pétales sont des moments de bonheur. Colette restera pour moi une grande dame de la littérature dont je ne me lasse pas de tourner les pages ».
Catherine LEGRIS-GERARD